jeudi 17 octobre 2013

Rapport de l'ANSES sur les radiofréquences


Le rapport 2013 de l’ANSES sur les radiofréquences est sorti, à tout un chacun de conclure sur la qualité du millésime. Quoi qu’il en soit avant que de tirer des plans sur la comète d’un vin encore vert, une petite fiche de lecture s’impose.

Oui, les radiofréquences entraînent bien des effets biologiques.
C’est-à-dire qu’une exposition aux radiofréquences, entraîne une réponse de réaction dans nos organismes.
La constatation d’effets biologiques signifie que les radiofréquences ne sont pas « invisibles » pour nos organismes.

Non, nos scientifiques ne savent pas vraiment, au vu des « études retenues », si ces réactions de nos organismes, vont entrainer, à terme, un effet  sur notre santé...

Seul l’avenir le dira… au travers de nouvelles études, ou de constatations in situ…

Si nous étions dans une série policière, nous pourrions conclure que le « suspect  RF » est toujours dans la liste des suspects, mais les « experts » n’ont pas encore cumulé assez de preuves irréfutables pour que le procès s’ouvre dans de bonnes conditions. Il faudra attendre bien des années avant que l’expert  engage son avis…

Toutefois, la conclusion demeure : l’expert ne « lave » pas le suspect de son crime, il constate juste le manque de preuve  pour pouvoir l’inculper !
Et, en attendant... enjoint à la prudence compte tenu des éléments de doute persistant dans le temps et les études, d’un rôle omniprésent et exponentiel du suspect RF dans notre environnement.

Une liberté surveillée en quelque sorte… en attente d’un procès.

Pour l’heure, dans ce vaste flou savamment orchestré, notre association retient :
-           Que les radiofréquences ne sont disculpées de rien ( pas de preuve d’effet sanitaire en population générale, mais pas de preuve non plus de non-effet, bien au contraire)
-          Que l’Anses recommande de préserver les enfants des radiofréquences. En effet, s’il revient à la responsabilité des parents de guider à préserver sa progéniture des actions volontaires (portables, tablettes, DECT…,) quelle est leur marge d’action dans une exposition atypique aux antennes-relais ? Un accompagnement au déménagement au prétexte d’une anormalité d’exposition ?
-          Que la quantification des valeurs d’exposition réelle aux radiofréquences (tout contributeur confondu) fait défaut dans un monde où les expositions sont exponentielles et plurielles (antennes-relais, compteurs intelligents, wifi, babyphones, etc…)
-         Qu’il faut travailler à réduire et/ou empêcher les points atypiques, récemment renommés, PPE : Points Plus Exposés ( que la moyenne des expositions constatées) ! Et si l’on en croit la moyenne nationale retenue par le Copic (99% des niveaux d’exposition modélisés inférieurs à 2,7 V/m) notre ville de Vincennes serait une mine de PPE ! Non pas que Vincennes soit exceptionnelle de ce point de vue (et heureusement !), mais simplement parce que Vincennes compte un Comité Local de Concertation très actif à identifier et mesurer le plus correctement possible les expositions sur la Commune
-          Que les nouvelles implantations ou modifications d’implantation d’antennes par les opérateurs, doivent faire l’objet d’études prospectives en matière d’exposition et de concertation. Notre association y veille tout particulièrement au sein du Comité Local de Concertation


En synthèse, notre association, tire de ce tiède avis de l’Anses, qu’il est nécessaire d’étendre le peu d’outil de contrainte législative existant à tout matériel émettant des radiofréquences ( information du consommateur (DAS), contrainte d’émission maximale pour le fabricant, de plus nous savons que dès lors que l’information est obligatoire, les fabricants travaillent à réduire les DAS  et finalement font de cette concurrence à réduire l’exposition de l’utilisateur, un argument commercial !), ce à quoi nous disons oui évidemment puisque nous militions dans ce sens. Qu’il faut réduire les points atypiques, et bien évidemment nous disons oui ! Qu’il faut travailler à ne pas surmultiplier les émissions de radiofréquences dans un lieu déjà fort exposé, et là encore nous disons oui !

Nous aspirons à trouver le juste milieu entre le bénéfice technologique et le risque, non dénié, mais au contraire travaillé afin de le maitriser à un niveau acceptable pour les plus fragiles d’entre nous, notamment les jeunes enfants. Nous ne saurions trancher, là où le scientifique ne sait le faire mais persiste à s’interroger, nous prenons acte de sa non-capacité à conclure.
Face à une telle situation nous nous estimons en droit d’attendre que le politique sache au moins transcrire les recommandations minimalistes de l'ANSES en action réelle.

Apres lecture des 460 pages de mollesse scientifique, nous ne saurions, quant à nous, mollir sur notre VIGILANCE bien nommée.

Lien vers le rapport complet (Avis et recommandations, rapport scientifique)  : http://www.anses.fr/fr/documents/AP2011sa0150Ra.pdf

mardi 15 janvier 2013

Campagne nationale de diagnostics, étape 2

En mai 2010, notre association vous informait du lancement de la campagne nationale de diagnostic des sols de lieux accueillant des enfants et des adolescents, susceptibles d’avoir été construits sur, ou à proximité, de sites et sols pollués. (lien vers cet ancien article : http://collectifvigilancefranklin.blogspot.fr/2010/05/diagnostic-des-lieux-dacceuil-des.html )

La première phase de cette campagne de diagnostics qui concernait 70 départements, s’achève.

Sur 900 établissements identifiés comme nécessitant un diagnostic :

-          76 % des établissements ont été classés comme relevant de la catégorie A : les sols de l’établissement ne posent pas de problème

-          23 % des établissements ont été classés dans la catégorie B : les aménagements et les usages actuels permettent de protéger les personnes des  expositions aux pollutions, que les pollutions soient potentielles ou avérées.  Des modalités de gestion de l’information doivent cependant être mises en place pour  expliquer ce qui doit être fait si les aménagements ou les usages des lieux venaient à être détériorés ou modifiés.

-          1% des établissements ont été classés dans la catégorie C : les diagnostics ont montré la présence de pollutions qui nécessitent la mise en œuvre de mesures techniques de gestion, voire la mise en œuvre de mesures sanitaires.

Les 4 établissements de catégorie C « ont dû faire l'objet de mesures de gestion environnementale »

Par une circulaire du 17 décembre dernier, la deuxième phase de diagnostic s’ouvre, pour de nouveaux départements, notamment situés en petite couronne d’Ile de France. Une liste des établissements identifiés dans ces départements comme devant faire l’objet d’un diagnostic à raison de la proximité d’anciennes activités industrielles doit être communiquée courant janvier 2013 aux Préfets, Recteurs d’académies, ARS. Cette liste devrait être rendue publique autour de la  mi-février.

Cette campagne d’envergure, qui a déjà permis d’attirer l’attention sur la gestion future d’environ 200 établissements, et d’apporter des mesures correctives pour 4 autres établissements, repose sur une démarche préventive dans laquelle le cas Kodak-Vincennes a été cité comme faisant figure de prise de conscience.

Paradoxalement, s’agissant du site Kodak-Vincennes en lui-même, le bilan triennal 2009-2011 de la surveillance environnementale faite par Kodak n'a pas encore été fourni aux parties prenantes. Malgré deux lettres recommandées que le CVF a adressé au Préfet (juin et décembre 2012), nous sommes à ce jour sans la moindre réponse concernant les derniers éléments attendus. Depuis un an, ce site est sans surveillance, pourtant l'arrêt ou le maintien de la surveillance d'un site pollué ne peut se faire que sur des bases motivées comme prévu par  l'arrêté préfectoral. De son côté le CVF, en juin dernier, au vu des résultats des analyses, a fait part aux autorités de l'absolue nécessité de surveiller la hauteur de la nappe et de maintenir une surveillance tant qu'aucune atténuation naturelle ne serait constatée.