Tout d'abord, un petit rappel du programme de surveillance 2009/2011 :
Pour une durée de 3 ans :
- Un suivi trimestriel de la hauteur de la nappe au niveau de tous les piézomètres en place (soit 19 relevés).
- Un suivi annuel de la qualité de l’eau de la nappe phréatique (10 prélèvements), des gaz du sol (4 prélèvements) et de l’air ambiant (14 prélèvements) au niveau de l’empreinte de l’ancien site industriel Kodak (12 substances seront analysées)
Pour une durée d’1 an, si aucune anomalie n’est retrouvée, pour une durée de 3 ans, si la zone impactée a évolué hors du site Kodak :
- Un suivi annuel de la qualité de la nappe (4 prélèvements) hors de l’ancien site industriel Kodak, en aval hydraulique.
- Un suivi annuel des gaz du sol (3 prélèvements supplémentaires) sur d’autres zones de l’ex-site Kodak.
Un contrôle spécifique en cas de remontée de la nappe (cf l'article du 11 mars 2009)
Commentaires du Collectif Vigilance Franklin sur les résultats disponibles de la campagne de surveillance en cours :
Au vu des résultats d’analyses dont nous disposons à ce jour, nous notons que la zone polluée n’est plus circonscrite en aval hydraulique du site. En effet, la pollution s’étend en dehors de la zone géographique de l’ancien site Kodak et, notamment en direction d’immeubles plus vulnérables en termes de transferts. Par ailleurs, les taux élevés de polluants (chlorés et benzène) dépassant largement les objectifs de détection prouvent que des dizaines d’années après toute exploitation du site, les sources de polluants sont toujours aussi importantes, et leurs localisations non connues.
Les prélèvements en janvier 2009 réalisés dans le cadre de la surveillance du site prévue par arrêté préfectoral montrent que :
1. La pollution des sous-sols s’étend géographiquement :
Ce qui n’est pas véritablement une surprise, puisque d’une part, une nappe phréatique n’est pas statique et d’autre part, l’INERIS l’avait déjà envisagé. En effet, l’analyse de l’Institut National de l'Environnement Industriel et des Risques (INERIS) se basant sur les 3 premières années de surveillance, avait déjà prévu la situation actuelle (mouvements de nappe et par conséquence, extension de la pollution sous des immeubles anciens plus vulnérables vis-à-vis des transferts)
2. La pollution demeure importante quantitativement :
Dans l’eau de la nappe,il a été retrouvé en janvier 2009, notamment (selon les points de prélèvements), des quantités non négligeables de tétrachloroéthylène, benzène, trichloroéthylène, ou encore du 1,2 dichloropropane.
De ce fait, le laboratoire en charge des prélèvements relevant des concentrations inhabituelles dans les eaux souterraines a procédé à des prélèvements complémentaires effectués en avril 2009. Les quantités de polluants retrouvées dans la nappe à en avril étaient moins élevées, mais ces nouvelles données n’invalident pas les précédentes, ces polluants migrant selon les mouvements de la nappe (hautes et basses eaux)
En 2008, l’INERIS avait déjà appelé à la prudence précisant que la connaissance incomplète du site (localisation exacte des poches de pollution notamment) rendait les informations liées aux prélèvements, relatives et ponctuelles.
Conclusions du CVF :
L’état des lieux à ce jour nous conforte dans l’idée que la dépollution eut été nécessaire. Car le phénomène d’atténuation naturelle (dépollution naturelle avec le temps, mais sous certaines conditions de milieu), à supposer qu'il existe sur ce site, est loin d’être achevé !
En effet, cette nouvelle campagne, incluant des piézomètres hors site non investigués depuis 2003, nous révèle que la pollution s’étend désormais hors du site Kodak (situation qui n’est certainement pas récente) touchant des habitats plus vulnérables en termes de transferts gazeux. La pollution souterraine demeure manifestement conséquente et la localisation des poches principales de pollution n’est toujours pas connue, ni celles-ci taries. Très nettement on est loin d’avoir «une situation bien en main» cernée et gérée.
Si le laboratoire en charge de la mise en œuvre de la surveillance, conclue que le site ne présente pas de niveau d’exposition à la pollution supérieur à ce qui est généralement observé dans un milieu urbain comparable, nous estimons que l’évaluation des risques ne permet de statuer que sur les quelques points investigués ce jour là sur l’ex-site Kodak, mais aucune extrapolation raisonnable ne peut être faite hors du site Kodak, où la nappe est également polluée.
Sur ces bases, le CVF a donc sollicité un rendez-vous auprès de la Préfecture en vue d’une évolution de la surveillance.
Actualités du CVF :
- Le Collectif Vigilance Franklin participe, au niveau de la Ville de Vincennes aux Comité et Ateliers de l’Agenda 21
- Le Collectif Vigilance Franklin participe à plusieurs groupes de travail au sein du Groupe Régional Santé Environnement 2 (Ile de France) en vue d’une déclinaison du Plan National Santé-Environnement 2 (PNSE2)
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